Compétition versus Collaboration

J’ai lu une histoire que j’ai envie de vous raconter. Dans quelle position nous plaçons-nous par rapport aux autres? Être en compétition ou collaborer. Je reprends ce fait vécu du livre de Christiane Singer « Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi? »

Marc, un jeune américain décide d’éviter le service militaire et s’engage dans le service social. Il se retrouve en Afrique comme moniteur de sport dans un village. Sa spécialité est d’amener de  jeunes américains à se lever de leur sofa et décrocher de leur tablette pour bouger en pratiquant du sport . Là, devant lui, il y a une douzaine de pairs d’yeux qui le regardent, des sourires et des petits rires, des jambes qui bougent, impatientes, des bras qui gesticulent. Marc aime le sport, le plaisir du mouvement, l’effort. Il leur explique les règles de la course, trace une ligne de départ, à 100 m une ligne d’arrivée et a l’idée d’installer un podium avec 3 boites qui se trouvaient proches. Il rajoute pour les gagnants, un gros sac de pop-corn et deux plus petits sur des feuilles de bananiers. Il revient vers les enfants, le sifflet aux lèvres et le chronomètre en mains. Les enfants l’observent, attentifs. Après maintes contorsions, Marc parvient à les aligner sur la ligne de départ. Lorsque retentit le coup de sifflet, voilà ces enfants qui détalent. Dans l’élan du départ, leurs bras se sont grand ouverts et ils saisissent leurs mains.

« Ils courent ensemble.

Dans un vent de poussière d’or.

Ils courent ensemble. »

Cette histoire vraie démontre que le monde extérieur ne reflète que notre monde intérieur. La solidarité, l’entraide, les mains qui se joignent nous préservent en tant que communauté ou système, de la rivalité, de l’individualisme à outrance, de l’inhumanité.

Le leader inspirant. Qui est-il/elle?

Parmi les emplois que vous avez occupés, quels ont été les leaders qui vous ont le plus inspiré? Pour ma part, ceux que j’ai le plus appréciés étaient ceux qui avaient une vision, savaient la transmettre, faisaient confiance, donnaient de l’autonomie, promouvaient la collaboration, nous permettaient de nous dépasser et reconnaissaient notre travail. Ils se permettaient le droit à l’erreur ce qui évitait l’indécision, étaient humbles ce qui rassure les employés, exprimaient leurs émotions et parfois leurs intuitions et conservaient le regard plaqué sur les résultats. Ces leaders avaient des employés motivés et dévoués à qui il n’était pas nécessaire de leur demander de rallonger le temps de travail, les membres de l’équipe s’offraient d’eux-mêmes pour être sûrs que, le lendemain, leur boss ou l’équipe présenterait un excellent travail. Ils suscitaient l'engagement, la passion, l'enthousiasme. Ces leaders n’ont pas été légion. Certains par leur manque de vision, de confiance, de compétences, aussi bien que le conformisme ou des égos surdimensionnés dans des postes de gestion limitaient les employés à se développer en tant que professionnels et les maintenaient uniquement à l'obtention d'un salaire, d’où un faible taux de rétention.

Un leader performant est-il un leader inspirant? Pas obligatoirement. Le leader performant est orienté résultat et peut être aveuglé par la rentabilité ou la croissance et ne pas être à l’écoute de ses employés ou être autoritaire. Le leader inspirant a une vision porteuse de sens, il sait où il va et sait la communiquer, la partager. Il possède des valeurs et les respecte. Il ne suit pas les sentiers battus, il innove, il agit pour le bien-être collectif. Le leader inspirant est orienté résultat avec une conscience de lui-même, d’autrui et du milieu. Selon David Goleman[i], son défi est de maintenir un équilibre entre les trois types de focalisation :

1-      l’attention

2-      l’intelligence émotionnelle

3-      la performance

Pour cela, il doit connaître ses propres valeurs ainsi que ses limites et s’entourer de personnes qui pourront combler celles-ci.

Bain & Company a conduit une étude : How Leaders Inspire : cracking the code depuis 2013 auprès de plus de 10 000 personnes avec The Economist Intelligence Unit. 

Ci-dessous, vous trouverez les résultats de l’enquête. Le point dominant et central (en rouge) est l’attitude de présence attentive, c’est-à-dire le leader est une personne consciente de ce qu’elle pense, ressent, est consciente de soi et des autres. Il mesure l’impact que peut avoir ses paroles ou ses actes.

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Le leader inspirant a développé des ressources internes (en haut à gauche) tel qu’une bonne tolérance au stress, il exprime ses émotions, est indépendant, optimiste et vise l’auto-réalisation.

C’est un leader qui connecte avec les autres. Il sait écouter, a de l’empathie, exprime ses émotions, ses idées, dispose d’une ouverture d’esprit. Son humilité lui permet de s’entourer de personnes expertes dans leur domaine. Il est énergique et vise le développement de tous.

Il est curieux, intègre, responsable, est ouvert à d’autres perspectives, met son équipe en avant et partage l’information.

C’est un meneur d’équipe avec une vision et des objectifs précis. Il oriente l’attention de ceux qui le suivent, la direction est claire. Il encourage l’autonomie, la collaboration pour de meilleurs résultats, résout les conflits rapidement et est axé résultats.

Selon Robert Dilts (fondateur de l’Université de la programmation neurolinguistique), les principaux enjeux pour devenir un leader d’impact sont :

-          la maîtrise de soi,

-          la maîtrise du système dans lequel on agit,

-          la maîtrise de la communication et

-          la maîtrise de la relation.

La maîtrise de soi est une clé majeure du leadership : selon Dilts, avant de devenir leader des autres, le leader se doit d’être leader de soi. 

Otto Scharmer, père de la Théorie U, définit le leadership comme un éco-système à co-sentir et co-construire le futur, il est distributif et inclut tout le monde. Ce modèle de changement est basé sur l’observation, l’écoute consciente de soi et des autres pour co-créer et agir collectivement vers un futur émergent. Les résultats dépendent d’où l’attention a été dirigée, c’est-à-dire, prêter attention à la source de nos actes, qu’il nomme le Presencing. Otto Scharmer affectionne cette phrase du directeur de Hanover Insurance, Bill O’Brian « le succès d’une intervention dépend de l’état intérieur de l’intervenant ».

Différents styles de leadership ont été définis selon diverses écoles et nous possédons tous un style de leadership, qu’il soit nourricier, visionnaire, directif, démocratique…. Le leadership inspirant demande une connaissance de soi, il se retrouve dans tous les secteurs et à tous les niveaux de poste et de profession. Alors, qu’est-ce qui fait que vous êtes un leader inspirant? Diriger avec authenticité, avoir conscience de vous-même, des autres et de l’environnement et rendre ces trois consciences cohérentes vous rend inspirant. Selon l’étude précitée, posséder quatre des qualités sur les 33 répertoriées sont suffisantes pour être inspirant! Découvrez et cultivez les talents que déjà vous possédez!

Durant cette pandémie, nos sociétés ont besoin de leaders inspirants avec des valeurs et une vision claires qu’ils savent communiquer, de femmes et d’hommes aptes à innover pour une économie plus solidaire, plus équilibrée où l’ouverture d’esprit et du cœur les caractérisent. 

L'usage du masculin dans ce document a pour unique but d'alléger le texte

[i] Attentif, concentré et libre. Daniel Goleman

 

 

La métaphore, une façon de configurer nos perceptions

Savez-vous que nous utilisons environ 6 métaphores par minute?

Avoir une montagne de travail, en avoir ras-le-bol, exploser de joie, se sentir dépassé, avoir les deux pieds dans la même bottine, s’asseoir sur ses lauriers, bouillir de colère, marcher sur un fil, se frapper contre un mur…

Toutes ces expressions concrétisent quelque chose d’abstrait, un état, une émotion, un sentiment. Avons-nous la même façon d’appréhender une situation si nous devons, par exemple, attaquer des dossiers ou s’en charger? Juste corporellement, cette situation sera vécue différemment.

Les métaphores nous permettent de comprendre et d’expérimenter par une représentation concrète quelque chose d’abstrait, de singulier ou de difficile à expliquer par autre chose universelle avec les mêmes caractéristiques. Elles nous aident à parler de nos expériences les plus fondamentales. Elles nous apprennent une meilleure connaissance de la structure de notre pensée, de notre rapport au monde, au temps et à l’espace selon Georges Lakoff.

« En Clean Coaching, la métaphore personnelle fournit la matière pour explorer le processus de pensée et permettre au client d’ouvrir une fenêtre sur son monde intérieur.  Le client est entraîné par le facilitateur à développer sa métaphore personnelle pour y récolter les informations dont il a besoin pour trouver ses propres conclusions et construire ses solutions ». (PIESKIEWICZ Bogena, Manuel de Clean Coaching, Paris, InterÉditions 2015, p.13)

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